J’ai pris l’avion pour l’aéroport irlandais voté le plus panoramique du monde

Voilà. C’est vrai. C’est fait. Et ça faisait des années que j’en rêvais. Des années que je rêvais d’expérimenter ce vol vers l’aéroport irlandais voté le plus panoramique du monde. Mais quel est-il, cet aéroport irlandais réputé être parmi les plus panoramiques du monde ? Non, ce n’est pas l’aéroport de Dublin, ni celui de Shannon, ni l’aéroport de Cork. Pour voler vers cet aéroport régional à l’allure d’aérodrome, il vous faudra attérir dans l’extrême Nord-Ouest de l’île d’Irlande, dans le comté du Donegal. C’est ce que j’ai fait il y a quelques semaines, et je vous raconte cette très belle expérience en détails. Mais avant ça, laissez-moi vous présenter Donegal Airport, ou Aerphort Dhún Na nGall de son nom original gaélique.

Donegal Airport, l’aéroport de Donegal, aéroport irlandais le plus panoramique du monde

Je vous le dis depuis le début de cet article, Donegal Airport, l’aéroport de Donegal en Irlande, a été voté aéroport le plus panoramique du monde, titre obtenu à plusieurs reprises ces dernières années lors de votes organisés par la compagnie PrivateFly. Qu’est-ce qu’on appelle un aéroport panoramique, au juste ? Il s’agit tout simplement d’un aéroport à la vue extrêmement belle lors de l’attérissage ou du décollage, offrant de magnifiques paysages vus du ciel et ce du fait de la situation géographique de l’aéroport en question. Et ce petit aéroport irlandais de Donegal peut être fier, car il a surclassé lors de ces votes des aéroports comme ceux de Bora Bora en Polynésie ou encore des Maldives dans l’Océan Indien. Rien que ça !

Situé dans la localité de Carrickfinn, cet aéroport régional irlandais a fêté en août 2023 ses 30 ans d’existence. Créé à l’origine pour les fonctions premières qu’il occupe toujours aujourd’hui : offrir à cette région isolée d’Irlande des opportunités économiques en reliant les entreprises de la région à certaines zones stratégiques, telles que Dublin ou le Royaume-Uni et permettre également à la population locale de se déplacer plus facilement, vers et depuis la capitale irlandaise notamment.

Mais, en plus de son utilité, l’aéroport irlandais de Donegal offre aux passagers qui y attérissent ou en décollent une vue panoramique d’exception. Construit sur une fine langue de terre pointant vers le Nord-Ouest, celle-ci s’extrait de l’île principale en une presqu’île d’à peine 3 kilomètres de long. Côté Ouest, la piste longe une immense plage de sable blanc, séparées l’une de l’autre par de grandes dunes recouvertes de chiendent marin. Des îles, des îlots, nombreux, et l’Océan Atlantique, le tout offrant, dans une palette allant du turquoise au bleu profond, des airs d’Océan Pacifique et d’atolls polynésiens. Côté Est et Nord, l’Atlantique, encore, mais surtout le sauvage comté du Donegal et ses tourbières, ses prairies, ses terres d’eau, ses montagnes, ses petites maisons blanches aux toits d’ardoises, éparpillées dans cette immensité verte, rousse, brune. Avec, veillant sur tout ça, Errigal, le Magnifique, montagne isolée emblématique de cette région d’Irlande.

L’expérience de mon vol aller-retour Dublin – Donegal

Si j’ai pu écrire les lignes précédentes, c’est bien parce que j’ai eu l’occasion de faire partie de ces passagers qui ont attéri et décollé de cet aéroport irlandais. C’était sur un vol aller Dublin – Donegal, puis sur le vol retour, Donegal – Dublin. L’aéroport de Donegal est assez méconnu des visiteurs, pour une raison simple : il n’existe pas ou très peu de vols directs vers ce petit aéroport régional depuis l’étranger. Les seuls vols directs maintenus à l’année sont vers et depuis Dublin et Glasgow (Ecosse).

C’était donc fin août que je me rendais dans le Donegal et que j’avais choisi de m’offrir ce vol. Je dis bien m’offrir, car en temps normal, le Donegal, j’y vais le plus souvent en voiture. Et, l’ayant en tête depuis des années, ce vol vers l’aéroport irlandais de Donegal, c’était un peu comme un cadeau de Noël pour moi. J’avais réservé le vol des mois à l’avance, croisant les doigts, les orteils et les mèches de cheveux pour que la météo soit favorable. Oui, parce que jour de pluie dans le Donegal, et mon rêve idéalisé de longue date partirait en fumée. Je suis joueuse (il faut l’être quand on parie sur la météo en Irlande !) et je m’étais dit que de toute manière, en réalité, ce n’était pas une, mais deux chances que j’avais d’admirer cette région d’Irlande vue du ciel, puisque j’avais aussi le vol retour quelques jours plus tard.

Le matin du vol aller, je m’étais réveillée sous un Dublin chialant de me voir partir, alors que la capitale irlandaise n’avait pas reçu une goutte de pluie depuis près de deux semaines ! S’il pleuvait à Dublin, l’arrivée à l’aéroport de Donegal n’allait certainement pas être à la hauteur d’un « aéroport le plus panoramique du monde ». Je le savais et je l’acceptais. Ca faisait partie du jeu. Tant pis.

J’aime prendre l’avion, car là-haut, au-dessus des nuages, on rejoint le pays des Bisounours et du ciel bleu permanent. Et quand on décolle d’Irlande, les nuages y étant toujours très bas, on passe rapidement au-dessus pour se retrouver avec le soleil dans les yeux.

Mais, sur un vol régional en Irlande, on a peu de temps en réalité pour profiter du pays des Bisounours. Aer Lingus, la compagnie aérienne qui assure ce vol Dublin – Donegal, annonce un vol de 50 minutes. Ca inclut décollage et attérissage. En réalité, on passe à peine 40 minutes dans les airs durant le vol. Alors, très vite après avoir décollé, l’avion est repassé sous la frontière nuageuse, et alors… Surprise ! D’un coup, d’un seul, comme un levé de rideau soudain, l’Irlande vue du ciel m’est apparue ! La vue était complètement dégagée ! Il faisait beau dans le Donegal ! Incroyable ! Le sourire béat sur le visage, j’ai collé mon nez au hublot et j’ai profité de ce que mes yeux témoignaient, ayant conscience que ce moment ne durerait que quelques minutes tout au plus. C’est d’abord une terre gorgée d’eau que j’ai vue du ciel, des cours d’eau s’infiltrant partout dans cette mosaïque de verts, d’ocres, de bruns, de roux.

Et puis, très vite, l’Océan Atlantique est venu délimiter cette terre. J’avais délibérément réservé mon siège côté gauche de l’avion sur ce vol aller, pour avoir cette vue-là. Pour me retrouver parralèle à une ligne de côte lors de l’attérissage, et avoir la chance d’apercevoir cette longue bande de sable fin, la plage de Carrickfin, l’eau turquoise, les îlots… Tout ce que j’avais imaginé pendant des années se présentait là, sous mes yeux ! Alors, bien sûr, encore une fois, j’ai envié le pilote et le co-pilote, parce que ce sont bien eux qui profitent pleinement de cette vue panoramique « la plus belle du monde » lors de l’attérissage sur Donegal airport. Pour moi, de mon siège passager, ma vue s’est limitée à l’ovalie d’un hublot. Vue restreinte mais vue déjà si belle. J’ai l’habitude des beaux attérissages côtiers sur Dublin, dont je ne me suis jamais lassée et qui provoquent toujours chez moi ce même sourire niais. Mais survoler le nord-ouest de l’Irlande et y attérir, entourée par mer, prairies, collines et montagnes irlandaises, c’est quand même super chouette, surtout quand la météo vous gâte !

Et puis, on descend de l’avion sous une lumière toute irlandaise. Ca sent bon les embruns et la bouse de vache, on aperçoit le Mont Errigal non loin, les dunes et les collines vertes qui nous entournent. On fait 20 pas et on se retouve dans la salle des bagages qu’on traverse en 20 autres pas pour arriver dans le petit hall, avec la porte vitrée coulissante sur la droite, tout de suite, et le Donegal qui nous tend les bras, immédiatement. Luxe absolu.

Et le vol retour, vous demandez-vous ? La veille, le radar météo annonçait de la pluie à partir du milieu de journée. Le milieu de journée, c’était justement le moment où je décollais de l’aéroport de Donegal pour rentrer sur Dublin. Alors, là aussi, j’avais croisé doigts, orteils et cheveux. Au réveil, il faisait beau même si un peu nuageux et j’avais alors grandement profité du temps pour aller me balader sur la plage de Carrickfinn et faire le tour de l’aéroport. J’adorais l’idée de me retrouver sur une plage déserte, immense et sublime de carte postale, les pieds dans l’eau, et que là, juste derrière ces dunes, se trouvait la piste d’où je décollerais une heure plus tard. Oui, une heure plus tard. C’est ce que j’adore dans les petits aéroports à peine plus grands que ma cuisine (j’exagère à peine !) : pas de stress, pas d’attente, on y arrive au dernier moment puisqu’il n’y a qu’un vol ou deux par jour et que c’est la même personne qui enregistre les bagages et vous ouvre les portes sur la piste pour monter dans l’avion.

Côté passagers, ce vol retour Donegal – Dublin était bien plus chargé qu’à l’aller où nous avions volé avec un taux de remplissage d’environ un tier de l’avion. Pour le retour, le petit avion à hélices de 78 places était presque au complet. Des passagers majoritairement âgés qui me faisaient comprendre toute l’importance de ce vol régional pour les Irlandais. Et puis, ce fut la première fois de ma vie où j’entendis parler gaélique autour de moi dans un avion et ceci me mit le sourire aux lèvres avant même de décoller.

Le décollage s’est donc fait sous un ciel couvert mais, comme à l’attérissage, avec une vue panoramique totalement dégagée et j’ai donc pu, une fois de plus, coller mon nez au hublot et afficher mon grand sourire en profitant de ce qui s’offrait à mes yeux. J’ai pris quelques photos, avec un rendu évidemment bien en deça de l’expérience réelle. Et puis, une fois la barre des nuages franchie, je m’adossai à mon siège, contentée d’avoir transformé cet autre rêve en ce qui deviendrait plus tard de jolis souvenirs.

Y a t-il un intérêt à prendre l’avion en Irlande pour se rendre vers le Donegal ?

Est-ce que je volerai à nouveau, un jour, depuis Dublin jusqu’à l’aéroport de Donegal ? C’est une question que je me pose depuis le vol retour, et à laquelle je n’ai toujours pas de réponse certaine.

D’un côté, j’ai envie de le garder unique pour magnifier ce souvenir d’une réalité à la hauteur d’un rêve de longue date. De l’autre, quand on vit à Dublin, et qu’on veut se rendre dans le Donegal (ou inversement), ce vol régional en Irlande a une vraie utilité et offre un confort inégalable, aussi bien en terme de temps, de fatigue, d’économie d’argent même, si on compte le prix du carburant sur un trajet aller-retour.

Bien sûr, il existe des bus qui relient les villes de Dublin et de Donegal ou de Letterkenny, par exemple. Très bien si votre point de chutte se trouve dans ces villes. Mais, le comté de Donegal, plus qu’ailleurs en Irlande, si on veut s’y déplacer librement, nécessite la voiture de par son caractère très rural et isolé.

Et, dans mon cas, mais je crois que ce peut aussi être une option pour les voyageurs qui attérissent à Dublin et se rendraient ensuite vers le Donegal (c’est bien pour cela que je partage mon expérience ici 😉 ), voler vers l’aéroport de Donegal, depuis Dublin, c’est extrêmement confortable. Déjà, si j’aime toujours prendre la route pour vadrouiller en Irlande, il est un trajet, et un seul, que je subis depuis toujours, encore aujourd’hui : c’est le trajet entre Dublin et le comté de Donegal, que je me rende vers le sud ou le nord de ce comté que j’aime pourtant beaucoup. Je le subis, parce que le trajet est long (à minima 3h30 si je rejoins le sud du comté de Donegal) mais surtout parce qu’il me fait traverser une succession de petits villages (principalement en Irlande du Nord), avec la circulation, les tracteurs, les nombreux locaux qui roulent 15km/h sous la limite de vitesse, les camions, les sorties d’écoles, entre autres. Voie rapide ? Une cinquantaine de kilomètres en quittant Dublin, et c’est tout. Quand c’est votre seule option pour vous rendre dans un comté que vous aimez pourtant beaucoup, je vous assure que vous choisissez votre jour pour vous y rendre ! 😉

J’ai eu par le passé l’occasion de prendre un autre vol régionnal irlandais, à plusieurs reprises, celui qui reliait Dublin à Cork. A l’époque, c’était un déplacement professionnel organisé par mon entreprise, mais je n’y ai jamais vu le gain de temps sur ce trajet, par rapport à un trajet en voiture qui se faisait très bien en 3 heures, sur voie rapide. Nous ne mettions pas moins de temps en avion que si nous avions pris la voiture. Sur ce vol-là, entre Dublin et l’aéroport de Donegal, le gain de temps est évident. En partant de chez moi, même en me rendant à l’aéroport bien avant l’heure de décollage pour anticiper un mois d’août avec son flot de vacanciers, j’ai mis moins de temps à arriver dans le comté de Donegal que si j’étais partie en voiture de chez moi, à Dublin.

Alors, prendre l’avion pour voler vers cet aéroport irlandais, qui plus est aéroport parmi les plus panoramiques du monde, pourquoi pas ? Si vous venez en Irlande avec la compagnie Aer Lingus, vous pouvez par ce biais profiter d’une connexion puisque Aer Lingus est la seule compagnie qui effectue ce vol Dublin – Donegal et ce, toute l’année. Il faudra cependant que votre vol à l’arrivée à Dublin coïncide en terme d’horaires avec l’unique vol quotidien vers le Donegal. Mais c’est une option qui peut être envisagée. 🙂

Prendre l’avion en Irlande pour ce vol régional, c’est un gain de temps indaignable, 40 minutes dans les airs et arrivée dans un mini aéroport préfabriqué où le comptoir de location de voitures se trouve littéralement à 100 mètres de la descente de l’avion, sans attente, sans stress, ça n’a pas de prix. Sans compter que pour ceux qui n’ont pas l’habitude de rouler à gauche, c’est vachement plus sympa de faire sa première expérience derrière un volant entre mer, collines, vaches et sans circulation, qu’en faisant face, à l’aéroport de Dublin, à un rond point à prendre à gauche avec bus et voitures et feux de circulation dans tous les sens. 😉 Et ce, même si le premier panneau de circulation que vous croiserez à la sortie de l’aéroport de Donegal sera écrit en gaélique. 😉

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