C’est d’une randonnée dans les Comeragh Mountains dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui. Et si vous n’avez jamais entendu parler de ces montagnes, pas de panique ! Vous devriez en savoir davantage sur cet autre joli coin d’Irlande d’ici la fin de cet article ! 😉 Les Comeragh Mountains sont une chaîne de petites montagnes situées dans le comté de Waterford, au Sud-Est de l’île d’Irlande. Si c’est la première fois que j’écris sur le comté de Waterford sur ce blog, cela ne reflète pourtant pas vraiment le temps que je passe à l’explorer, surtout à pied ! En effet, je pourrais dire de ce joli comté qu’il fait partie ces dernières années de mes quartiers d’été en matière de randonnée, là où je m’échappe des endroits plus fréquentés en période estivale.
Dans cet article, je vous emmène avec moi dans une randonnée qui n’était pas du tout prévue (même si j’étais tout de même dans les environs ce jour-là pour randonner dans les Comeragh Mountains 😉). Mais, avant ça, je vous parle un peu de la région méconnue des Comeragh Mountains, parce qu’elle en vaut vraiment la peine, je trouve.
Les Comeragh Mountains dans le comté de Waterford
Le comté de Waterford accueille deux chaînes de montagnes sur son territoire, les Knockmealdown Mountains à l’Ouest, et les Comeragh Mountains à l’Est.
Les Comeragh Mountains dont il est question dans cet article sont de petites montagnes (pour rappel, le sommet le plus haut d’Irlande dépasse tout juste les 1 000 mètres d’altitude). Elles abritent cependant de nombreux sommets de plus de 700 mètres d’altitude, avec un point culminant à 792 mètres. De quoi s’en donner à cœur joie pour les amoureux de randonnée !
Avec l’avènement des réseaux sociaux visuels tels qu’Instagram ou Pinterest par exemple, ainsi que des photos aériennes par drones, un coin des Comeragh Mountains a été particulièrement mis en lumière ces dernières années, en faisant un lieu de randonnée de plus en plus fréquenté (attention, ce n’est cependant pas une randonnée familiale) : il s’agit de Coumshingaun, avec son lac lové dans un impressionnant fer à cheval.
Mais en réalité, de randonnées avec des lacs lovés dans des fers à cheval (et cascades associées), dans les Comeragh Mountains, il y en a quelques-unes à faire ! Et il suffit de se pencher d’un peu plus près sur une carte de randonnée pour s’en apercevoir ! 😉
Ca tombe bien, c’est sur l’une d’entre elle où je vous emmène aujourd’hui !
En route vers la randonnée prévue autour de Coumshingaun
J’étais dans les Comeragh Mountains depuis l’avant-veille, et j’avais déjà fait une randonnée le jour précédent aux alentours de la très chouette Nire Valley, toujours dans les Comeragh Mountains.
Ce jour-là, je partais justement randonner autour de Coumshingaun, dont je vous parlais plus haut. J’étais cependant tout sauf certaine de la réaliser, pour les deux raisons qui suivent. La première, j’avais mal et peu dormi sous ma tente (ça arrive 😊), la seconde, et la principale, c’était la météo. La météo des jours passés, principalement. En effet, les jours précédents, il était tombé des gallons et des gallons de pluie dans la région, rendant le terrain vraiment glissant, et dangereux. J’avais croisé des randonneurs locaux et d’autres habitués de la région, qui avaient voulu s’y aventurer, et m’avaient fortement déconseillé de m’y rendre. D’autant plus que ce weekend-là, j’étais toute seule. Et Coumshingaun, c’est une randonnée technique par endroit, dangereuse également, et il n’était pas question pour moi de prendre de risques inutiles.
Ainsi, mon état d’esprit en prenant la route le matin, c’était de me rendre sur place, de constater l’état du terrain, et d’aviser. Je le dis souvent, et c’était vrai cette fois-ci encore : la flexibilité est de mise lorsque l’on veut profiter des grands espaces irlandais, notamment pour y randonner pendant plusieurs heures ! 😊
Le ciel était couvert mais j’avais tout de même besoin de mes lunettes de soleil, celui-ci insistant pour franchir le voile feutré que lui imposaient les nuages. Je roulais tranquillement sur la route panoramique d’abord, puis en serpentins ensuite, lorsque j’ai passé un nouveau virage très serré dans lequel un détail a attiré mon attention. Il s’agissait d’un petit panneau marron dont je n’apercevais qu’un randonneur stylisé, le reste du panneau pointant dans les broussailles qui le recouvraient. J’ai quand même eu le temps d’y voir un chemin champêtre qui menait vers un nullepart plutôt tentant.
Après tout, je n’étais pas très motivée sans doute pour m’attaquer à Coumshingaun aujourd’hui, alors quelques centaines de mètres plus loin, quand la route me l’a permis, voilà que je faisais demi-tour pour aller voir où menait ce panneau !
Randonnée aux alentours de Loch Mohra (Comeragh Mountains, comté de Waterford)
« Lough Mohra Trailhead », voilà ce qu’indiquait ce panneau quand j’ai pu m’en approcher une fois ma voiture garée. Bon, eh bien, il n’y aurait pas de Coumshingaun ce jour, et à la place, je marcherais en direction de ce lac Mohra, et j’irais explorer ce nouveau coin de Comeragh Mountains que je ne connaissais pas encore !
Je suis d’abord un large chemin à travers la campagne, sur lequel les véhicules peuvent d’ailleurs s’engager. Je découvre en fait que j’aurais pu m’y aventurer en voiture puisqu’un parking de quelques places avec panneau informatif avec boucles de randonnées s’y trouve bien caché, à quelques centaines de mètres du bord de route où je me suis garée. Encore fallait-il le savoir !
Le chemin continue à travers bois puis monte petit à petit, laissant deviner par endroit les somptueux panoramas qui s’annoncent plus haut. Il fait beau désormais, j’ai chaud même, et je marche depuis une demi-heure seulement. Un sommet face à moi, et les jolies prairies vertes de Waterford en contrebas. Le marquage comme souvent est assez aléatoire, mais je suis le chemin principal, me doutant bien qu’il me mènerait au lac indiqué, peu importe si c’était en empruntant un parcours à rallonges.
Et puis, après avoir marché et monté une heure sur ce chemin, il se termine là, au pied des sommets environnants, d’un coup, sans prévenir… Et sans lac ! Un peu d’observation, un petit poteau et sa flèche de couleur pointent tout droit vers les herbes hautes et une haie. En m’avançant, voilà un indice : un échalier !
Il n’y aura plus de signalétique sur la piste herbeuse que je suivrai quelques centaines de mètres avec hâte… Tiens, me voilà désormais sur le terrain des moutons sauvages, les herbes hautes, environnement marécageux et moustiques qui ne me réjouissent guère. Je marche, ça monte un peu, j’ai une montagne face à moi qui tombe à pic mais je n’en vois pas son socle. Ce n’est qu’au dernier moment que le paysage se dévoilera en contrebas : le socle, c’est un lac, le Lac Mohra… lové dans un somptueux fer à cheval !
De ma piste herbeuse, je surplombe le lac en contrebas, et la vue est tout simplement magnifique. En fait, sur sa face ouverte, le Lough Mohra est au bord du flanc de la montagne ce qui lui donne un aspect piscine à débordement magnifique ! Encore plus somptueuse, la vue lorsqu’on est dans l’eau, avec toujours cet effet de piscine d’hôtel avec vue. Pas une vue californienne, non ! Par ici, les paysages sont un peu plus verts, vous vous en doutez ! 😉
Car oui, le Lough Mohra se prête à la baignade avec ses abords peu profonds et progressifs, et trois familles avec enfants étaient d’ailleurs sur place pour pique-nique et baignade. Un joli petit coin de paradis comme il en existe de nombreux en Irlande. Après la baignade, je suis remontée près de la sente, me poser sur un rocher, et déguster mon pique-nique en profitant des paysages… Tout en réfléchissant au meilleur moyen d’accéder aux crêtes, parce qu’évidemment que j’avais envie de découvrir ce que le « là-haut » pouvait m’offrir ! Je n’avais marché qu’un peu plus d’une heure pour atteindre ce joli petit lac, sans effort particulier, donc mes gambettes avaient encore de l’énergie à revendre et envie de crapahuter parmi les moutons !
Ce que je fis après ma pause sandwich, en coupant le flanc du fer à cheval en diagonale tout simplement, m’éloignant du lac. Moutons flippés rencontrés en chemin, et assez rapidement je me retrouve sur les crêtes prometteuses. Qui ne m’ont pas déçue, bien au contraire ! De là-haut, une colonne vertébrale qui offrait 360 degrés en continu, des deux côtés de la chaîne sur laquelle j’étais. De là, j’apercevais les monts sur lesquels je gambadais la veille. Et puis bien sûr, le lac près de 200 mètres en contrebas désormais.
Ce que j’aime avec les randonnées en Irlande, c’est que souvent, une fois l’ascension faite, on reste sur les crêtes sans devoir fournir d’efforts particuliers, tout en profitant continuellement de vues panoramiques. Ce qui fut le cas ce jour-là. Il était encore tôt donc j’ai poussé un peu, en sentant pourtant bien la fatigue de ma courte nuit. Je n’avais pas emmené de carte avec moi (bêtement laissée dans la voiture, ne pensant pas m’éloigner autant et finir sur les sommets 😉), ce n’est donc que plus tard que j’ai pu mettre des noms (et des altitudes) là où j’avais randonné. Knockanaffrin fut le point culminant de cette petite excursion pédestre, avec ses 753 mètres et amas rocheux d’où la vue était superbe là encore.
Si le temps avait été très clément jusqu’à présent (en ont témoigné les coups de soleil sur le visage), des hauteurs des Comeragh Mountains où je me trouvais, je voyais le ciel se noircir et les rideaux d’averses se rapprocher de plus en plus. J’aurais aimé continuer plus loin mon exploration, mais étant seule, sur des sentiers non balisés, hors de question de risquer me retrouver aux prises avec le temps irlandais par ici ! Je me suis donc empressée de redescendre et de retrouver mon chemin balisé pour boucler ma boucle, finissant la dernière demi-heure de marche accélérée… Sous la pluie ! 😉
Finalement, ce n’était pas Coumshingaun, mais cette randonnée imprévue d’une demi-journée dans les Comeragh Mountains de Waterford m’a offert de jolies surprises, d’autant plus que je n’avais pas de carte sur moi, et que je ne savais absolument pas à quoi m’attendre !
Si l’envie d’explorer les Comeragh Mountains et de randonner dans les environs vous tente, vous pouvez entre autres consulter le site de l’office de tourisme de Dungarvan pour des itinéraires balisés dans ces chouettes petites montagnes qui recèlent de trésors !
Ah ! Et si c’est effectivement la première fois que je parle des Comeragh Mountains sur le blog, mon compte Instagram, lui, propose déjà quelques photos de la région… D’autres à venir à l’avenir évidemment ! 😉
Que vous connaissiez ou pas, que vous y aillez randonné ou non, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous, je les lis toujours avec plaisir. 🙂
Super ! Merci !