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Une virée jusqu’au phare offshore de Ballycotton, comté de Cork

Phare offshore Ballycotton comté de Cork Irlande

Ca fait un moment que je ne vous ai pas raconté l’une de mes virées irlandaises. Envie de vous raconter celle-ci, réalisée sur une belle journée estivale, jusqu’au phare offshore de Ballycotton, dans le comté de Cork. L’été, du fait de mon activité, je peux rarement m’accorder deux jours de repos consécutifs. J’ai pourtant toujours besoin de m’échapper de la capitale et d’aller chercher les grands espaces que l’Irlande sait offrir généreusement. Alors, je n’hésite pas à prendre la route, pour plusieurs heures souvent, pour m’offrir, le temps d’une journée, de vraies belles parenthèses irlandaises. C’est l’une d’entre elles que j’ai choisie de vous raconter ici, qui m’a menée jusqu’au phare offshore de Ballycotton, dans le comté de Cork, un phare irlandais que je rêvais d’approcher et de découvrir.

Un phare offshore, c’est un phare qui a été construit en mer, sur une petite île, un îlot, voire un rocher. En tout cas, c’est un phare qui ne se trouve pas sur la terre principale à laquelle il est rattaché. C’est donc le cas de ce phare de Ballycotton, situé au Sud de l’île d’Irlande. Je vous en parlerai davantage et en détails plus bas dans cet article. 🙂 Mais d’abord, je vous conte cette virée, la route, la genèse, l’envie, le pourquoi, les surprises et même, la météo de la journée (sujet capital en Irlande ! 😉 ).

Vue sur l'île de Ballycotton et son phare Irlande

Départ de Dublin en voiture, direction le port de Ballycotton, comté de Cork

Si vous me suivez sur ce blog depuis un moment, vous savez à quel point je privilégie le temps que j’accorde à chacune de mes vadrouilles, de prendre le temps d’explorer de petits périmètres sur plusieurs jours, ce que je considère comme le plus grand de mes luxes. Mais, comme mentionné précédément, le temps, en été, j’en ai désormais peu pour mes vadrouilles. Ma nature de baroudeuse étant cependant toujours omniprésente, je prends la route encore assez régulièrement l’été, mais pour des vadrouilles à la journée uniquement, quitte à enfiler des centaines de kilomètres, en partant tôt de Dublin et en revenant parfois très tard. Il se trouve que j’adore aussi rouler, et qu’en plus, en Irlande, l’été, les journées sont très longues en terme de luminosité. Alors, même en passant six à sept heures sur la route, je peux en consacrer autant, voire souvent plus, aux motifs de ces vadrouilles. Et de toute manière, pour moi qui aime aussi rouler, le temps passé sur les routes irandaises est aussi un plaisir. 🙂

Ce jour-là, j’avais pris la route au départ de Dublin à 8h le matin, en direction du comté de Cork, tout au Sud de l’Irlande. La destination était donc Ballycotton, son petit port d’abord, puis son phare noir planté sur son caillou sur lequel je n’étais encore jamais allée.

Vue depuis l'île de Ballycotton, comté de Cork Irlande

Les phares irlandais, j’ai des articles, des photos et même un podcast à leur sujet, je ne vais pas revenir sur ce centre d’intérêt dans cet article. Si vous êtes curieux, vous trouverez du contenu à leur sujet ici sur le blog et sur mes réseaux sociaux (et même dans certains de mes ouvrages ! 😉 ). En tout cas, j’avais le phare de Ballycotton en tête depuis un bon moment déjà mais, comme il est « offshore », c’est bien en été que je voulais aller le saluer, pour une question de météo, de plus grande certitude météo en tout cas et aussi d’accès (l’unique bateau ne part pas par mauvais temps). Je n’étais jamais allée voir le phare offshore de Ballycotton pour une autre raison : il est ouvert et accessible au public depuis une poignée d’années seulement. Il a donc longtemps été inaccessible de par sa nature de phare en mer. Ce qui est inaccessible attire la convoitise et le fantasme. Je fantasmais donc sur ce phare noir depuis quelques années déjà. Et en ce matin de juillet, le sourire aux lèvres, je roulais donc vers ce fantasme.

Le temps était incertain en quittant Dublin, mais en pénétrant le comté de Cork, c’était un grand ciel bleu qui m’accueillait. Bonjour Cork ! J’avais roulé sur voie rapide pendant tout le trajet mais quelques kilomètres avant Cork, mon GPS me fit bifurquer sur la gauche en direction de Ballycotton. Itinéraire irlandais : cinquante minutes de trajet sur petites routes de campagne pour quarante kilomètres de distance jusqu’à l’embarcadère. Ce n’est qu’à peine deux kilomètres avant l’arrivée qu’on commence à apercevoir la mer (je l’attendais plus tôt). Ballycotton est aménagé comme très souvent en irlande, le long d’une rue principale, rue principale qui longe la mer dans ce cas. Un grand parking se trouve à l’entrée du village à environ une mile en amont du port, interdiction de se garer le long de la rue principale, ce qui fait que la dizaine de places du petit parking du port sont vite prises d’assaut. J’ai eu de la chance, ce matin-là, une voiture partait de ce parking près du port à mon arrivée, libérant l’unique place qui m’attendait. 🙂

Le phare offshore de Ballycotton : un phare noir, une île et des chèvres

Je suis la première arrivée pour embarquer. C’est Claire, notre guide, qui m’accueille et qui me présente Peter, notre skipper, ancien pêcheur local retraité. Car, pour rejoindre le phare de Ballycotton, il faut donc prendre un bateau au départ du port et il est uniquement possible de s’y rendre et de le visiter via une visite guidée proposée pour des groupes de 10 personnes maximum, par Ballycotton Sea Adventures, petite entreprise locale, depuis 2018. Même si la traversée ne dure qu’une quinzaine de minutes, les conditions météorologiques font que la traversée n’est pas toujours possible, mais leur site web est en général mis à jour en annonçant le retour des dates prochaines de traversées. Ainsi, même en plein été, le jour où je me suis rendue au phare de Ballycotton, c’était la première visite possible depuis plusieurs jours, les précédentes ayant été annulées à cause des conditions maritimes. Même s’il n’est pas loin de l’île principale, le phare de Ballycotton est bel et bien un phare offshore et la mer, même au 21ème siècle, dicte sa loi et décide de quand on peut s’y rendre ou pas. Un rappel de ce qu’impliquait la vie des gardiens de phare et de leur famille qui vivaient sur l’île de Ballycotton jusqu’à il y a encore quelques décennies.

Vue sur l'île de Ballycotton phare irlandais

Quand on prend la mer en Irlande, on n’est jamais à l’abri d’une belle surprise. Et ce, même si on est sur l’eau pour une poignée de minutes. Sous le grand ciel bleu de cette matinée de juillet, je scrutais l’eau, comme à chaque fois que j’ai l’occasion d’être en mer autour des côtes irlandaises. Sans attente particulière, juste comme ça, par habitude et parce que je sais. Je sais que souvent, on peut avoir de belles surprises. Ce fut le cas lors de cette traversée jusqu’à l’île de Ballycotton, lorsque j’aperçus 6 ailerons se déplacer en cercle non loin de notre embarcation.

  • Des dauphins ! Il y a 6 dauphins, là-bas !

Claire l’indique à Peter qui ralentit le moteur et entre temps, les six mamifères marins, curieux comme à leur habitude, ont arrêté leur chasse nourricière pour venir nous trouver, quatre d’entre eux se mettant à nager le long de notre embarcation, juste sous mes yeux, le temps de quelques secondes. Le temps de quelques secondes, de lever les yeux sondeurs, puis de s’en retourner chasser comme ils étaient venus.

Claire comme Peter confirmeront que c’est extrêmement rare de voir des dauphins sur ce passage, lors de cette traversée. Des dauphins, le long des côtes de Cork, il y en a. Mais en général, ils sont ailleurs, pas ici. Les dauphins ont quelque chose de magique. On ne se lasse jamais d’en apercevoir en mer et à chaque fois qu’ils se montrent, le même réchauffement du coeur.

Nous accostons, accueillis par les sept chèvres gardiennes de l’île depuis que les derniers gardiens du phare de Ballycotton en sont partis. Elles sont autonomes en nourriture et ce, même s’il n’y a pas d’eau douce sur l’île, la végétation et ce qu’elles trouvent au sol leur suffisant. Peter, qui est aussi fermier, garde un oeil sur elles. Il peut arriver qu’il leur apporte à boire lors de périodes très chaudes (on ne rit pas ! le climat change aussi en Irlande…) ou un peu de foin ou de compléments occasionnellement. Mais de manière générale, elles jouissent d’une pleine liberté dans la limite de ce que leur permet l’îlot dont elles sont désormais les seules gardiennes.

Phare noir Irlande

Nous sommes donc 10 plus notre guide à accoster ce matin-là sur l’île de Ballycotton. Le groupe est composé de deux familles locales multigénérationelles, et de moi. Parmi eux, un grand-père de plus de 70 ans à l’accent à couper au couteau que j’ai bien du mal à comprendre, mais qui viendra tout au long de la visite nous faire profiter de ses connaissances locales. Et c’est grâce à lui que, dès le début de la visite, Claire se met à nous parler d’une famille de musiciens locale, dont certains jouent souvent au Blackbird, pub de Ballycotton, membres de la famille d’Eddie, le dernier gardien que le phare de Ballycotton ait connu. Et puisque nous parlions de musiciens, Claire de conclure le sujet par :

  • Et la pauvre Sinéad O’Connor…

La chanteuse irlandaise était décédée la veille.

La visite a duré une heure et demi, passée trop vite évidemment. Claire nous a expliqué la vie sur place pour les gardiens au fur et à mesure des époques, les naufrages des alentours et l’histoire de ce phare construit en 1851, en haut duquel nous avons évidemment pu monter pour profiter de la vue panoramique depuis son balcon extérieur, sous la lanterne. Noir, la couleur peu commune de ce phare, pour le distinguer depuis 1902 de vieilles rivalités avec la balise de Capel Island, un peu plus à l’Est.

Quelques jours plus tard, la communauté locale avait rendez-vous pour nettoyer et entretenir l’île car, si l’entretien des bâtiments est à la charge des Commissionners of Irish Lights, institution en charge des phares irlandais, l’île, elle, n’est pas entrenue autrement que par les chèvres. L’accès au phare de Ballycotton a d’ailleurs été rendu possible grâce à la volonté et l’investissement personnel d’une femme locale, qui s’est battue pendant des années pour pouvoir ouvrir le phare au public.

Il était temps de quitter le phare offshore de Ballycotton pour revenir sur « mainland », la grande île. J’ai scruté l’eau, mais pas d’aileron à l’horizon cette fois-ci. Pas grave, je venais de transformer un fantasme de longue date en réalité, qui se transformerait bientôt en souvenir. Souvenir griffonné sur mon carnet le soir-même.

  • Vue depuis l'intérieur d'un phare irlandais
  • Lanterne de phare comté de Cork Irlande
  • Vue depuis fenêtre du phare offshore de Ballycotton Irlande

J’ai déjeuné à Ballycotton, avec vue sur mer et si, en quittant Dublin le matin, je m’étais dit que je continuerais ma journée vers Youghal et Dungarvan, la digestion me fit changer d’avis : je pris la route pour aller pousser la randonnée dans les montagnes de Tipperary, avant de regagner la capitale. Deux journées en une ! Mais la suite de cette virée dans les montagnes, je vous la garde pour un prochain article… peut-être. 😉

N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous. Davantage de photos de mes virées irlandaises sur le compte Instagram racontemoilirlande.officiel , pensez à m’y rejoindre. 🙂

Posted in Idées Voyage et week-ends en Irlande, récits, Phares irlandais

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