Les Monts d’Arrée en Bretagne, dans le département du Finistère. Les Monts d’Arrée que j’ai affectueusement surnommés « La Petite Irlande du Finistère » après une première découverte il y a une dizaine d’années. J’y suis retournée plusieurs fois depuis, j’y ai même fait de la randonnée itinérante, en plein hiver. C’est donc un article un peu particulier que je vous propose ici, car pour la première fois, et sans doute la dernière, il ne sera pas question d’Irlande dans cet article. Mais d’un territoire dans lequel il est facile d’y voir un air de famille. Je précise d’ailleurs que j’ai pris toutes les photos présentes dans cet article dans ce petit coin de Finistère, et non en Irlande. 😉
Ma découverte des Monts d’Arrée
Je me souviens très bien quand et comment j’ai entendu parler des Monts d’Arrée pour la première fois. C’était à mes débuts à Dublin. J’avais alors rencontré une jeune bretonne, originaire de Morlaix, dans le Finistère, avec qui j’avais sympathisé. Nous étions allées randonner une première fois ensemble dans les Monts Wicklow, le parc national au Sud de Dublin. Et elle n’avait eu de cesse pendant cette journée de me répéter qu’en Bretagne, « elle avait la même chose », en plus petit, moins haut, mais avec des tourbières, de la lande rase, des ajoncs, et que cet endroit s’appelait les Monts d’Arrée, « les montagnes bretonnes« .
Je m’étais bien sûr moquée d’elle tellement elle m’avait vendu avec insistance les similitudes entre les montagnes irlandaises que nous foulions et ce territoire breton de sa terre natale. Plus tard, à chaque fois que nous randonnions, ou parlions randonnée, j’avais le droit d’entendre parler de ces fameux Monts d’Arrée.
J’ai depuis perdu de vue cette sympathique bretonne, mais elle avait semé une graine dans ma tête et y avait gravé un nom que je n’avais jamais oublié.
Mes différents séjours et randonnées dans les Monts d’Arrée
Il m’a fallu attendre bien des années cependant avant de fouler moi-même le sol des Monts d’Arrée. J’y avais d’abord emmener ma fille pour des vacances et c’est ensemble que nous avions découvert, sur la commune de Saint-Rivoal, le fameux « Mont Saint-Michel » et sa chapelle Saint-Michel de Braspards surplombant les alentours, le réservoir de Brennilis en contrebas, ce paysage valloné de landes et de tourbières, dénué d’arbres, qui me rappelait inévitablement l’Irlande. Même au volant d’une voiture, traverser ces routes souvent sous une brume dense et surprenante, avec de chaque côté des tourbières sans arbre qui s’étendent jusqu’à la limite du visible brumeux. Je me remémorai les dires de ma copine de Morlaix et constatai alors à quel point elle avait eu raison.
Après ce premier séjour avec ma fille, j’avais rêvé explorer davantage et plus en profondeur ce territoire aux allures irlandaises, de la manière dont je préfère : à pied, en itinérance, et en allant à la rencontre de ses habitants. Avec une idée fixe cependant : passer une nuit dans la chapelle désacralisée de la montagne Saint Michel, ou Menez Mikael de son nom breton. Ce que je réalisai quelque temps plus tard, par une froide nuit de début février. Aux dernières nouvelles, cette chapelle n’était plus accessible de manière permanente, mais en 2017, je vous assure qu’elle était en accès libre 24/24h ! 😉
J’ai depuis refait plusieurs séjours dans les Monts d’Arrée, à différentes saisons et toujours avec le même plaisir. Il faut dire que les environs sont tout aussi attrayants (je laisse les bretonnants se faire plaisir dans les commentaires au bas de cet article 😉 ). D’ailleurs, en parlant des environs, un autre endroit similaire aux Monts d’Arrée, mais qui n’en fait pas partie, bien que toujours dans le département du Finistère : Menez Hom, à l’entrée de la presqu’île de Crozon. Colline de lande rase, bruyère… Et un vent lui aussi qui rappelle ce qu’on peut expérimenter en Irlande ! 😉
Points communs entre ces collines bretonnes et les paysages irlandais
En terme de points communs entre les Monts d’Arrée et ce qu’on peut trouver et voir en Irlande, pour moi, ces collines bretonnes me rappellent avant tout les montagnes de Dublin et les Monts Wicklow.
Le point culminant des Monts d’Arrée (qui est aussi celui de la Bretagne) se situe à 385 mètres. Celui des Dublin Mountains à 757 mètres et celui des Wicklow Mountains à 925 mètres. L’altitude côté breton est certes deux fois en-dessous des paysages irlandais auxquels je fais référence ici, mais passé cette « légère » différence, le reste de la géographie et de la topographie est tout de même fort semblable.
De leurs chauves sommets arrondis ou crêtes rocheuses d’où l’on observe un panorama en 360 degrés, ces collines bretonnes et moyennes montagnes irlandaises ne sont pas avares en jolis paysages.
Partie distincte du Massif Armoricain, les Monts d’Arrée ont un sol composé majoritairement de granite, de schiste et de grès, roches principales qu’on retrouve également dans les Monts Wicklow, côté Irlande.
Côté flaure, le lien de parenté est également présent : ajoncs et bruyères notamment, plantes communes et endémiques à l’Irlande, ainsi que fougères, recouvrent en quantité les paysages des Monts d’Arrée.
Mais ce sont surtout les tourbières, véritables écosytèmes emblématiques de l’Irlande, qui font des Monts d’Arrée un décor trompeur, surtout si on s’amuse à montrer des clichés de ces collines bretonnes sans en dévoiler leurs origines.
Et puis, les différents sentiers de randonnée balisés que j’ai pû emprunter dans les Monts d’Arrée me faisaient parfois penser à certaines portions du Wicklow Way, notamment les premiers kilomètres au départ de Dublin et à travers les Dublin Mountains. J’avais d’ailleurs fait une vidéo sur le sujet à retrouver en cliquant ici, sur laquelle vous pourrez apercevoir des différents types de paysages qu’on traverse et par la même occasion peut-être, vous aussi percevoir les similitudes entre ces deux territoires qu’une mer sépare pourtant.
Le réservoir de Brennilis, bien qu’artificiel, apporte aux Monts d’Arrée le côté « lac » des décors irlandais. Certains « lacs » des Monts Wicklow en Irlande sont d’ailleurs eux aussi des réservoirs artificiels. 😉
Enfin, je me dois de mentionner le temps, celui du ciel. Nuages cisaillés par le vent (ce vent !), polymorphes, polychromes, ciels changeant, caractériels. Du brouillard très localisé et très bas, souvent… Une météo qui elle aussi a bien des similitudes avec celle qui sévit sur l’île cousine.
Eté 2023, je survolais la Bretagne arrivant depuis l’Irlande. Les colonnes de fumée qui s’échappaient des Monts d’Arrée montèrent jusqu’à atteindre mon coeur pour y déposer une vive brûlure. En effet, après tout ce que je viens de partager ci-dessus, vous aurez compris mon coup de coeur pour cette petite Irlande de Bretagne, cette petite Irlande du Finistère, qui j’espère va se régénerer au mieux pour retrouver son charme envoûtant.
Je vous laisse partager cet article avec tous les amoureux de Bretagne et d’Irlande (nous sommes nombreux, je le sais 🙂 ) et laisser un commentaire ci-dessous si le coeur vous en dit. 🙂
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Merci Aurélie pour ce reportage , effectivement je partage entièrement ton avis, grande similitude entre Monts d’Arrée et notre chère Irlande , ayant visité Wicklow et le Finistere aussi , tes articles nous permettent de transmettre nos passions communes
Merci Alain, je savais bien qu’il y avait d’autres amoureux de ces 2 territoires ! 😉
Je suis originaire du Finistère et j’ai vécu un an en Irlande : je confirme, les Monts d’Arrée me rappellent l’Irlande ! Merci pour cet article !
Merci Fanny pour ce retour d’expérience d’une locale ! 🙂
Merci pour ce joli article, terre d’origine de mes familles paternelle et maternelle, terre de souvenir d’enfance en vacances chez les grands parents, terre de découverte des premières randos, j’y retourne toujours avec une nostalgie au cœur…. bises
Ravie que cet article sur les Monts d’Arrée puisse aussi raviver des madeleines de Proust. 😉