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Le choix de l’auto-édition

Le choix de l’auto-édition, que j’ai fait pour ce premier livre publié, est le fruit d’un cheminement personnel et, finalement, assez naturel. Il est important pour moi de l’expliquer car, pour qui ne s’est jamais penché sur comment publier un livre en 2021, mon choix n’est pas forcément une évidence. 🙂

Avant Séamus le leprechaun

J’écris depuis l’enfance, mais il m’a fallu 35 ans pour dépasser mes peurs, et oser proposer mes écrits au grand public. Ce n’était cependant pas avec Les Aventures de Séamus le Leprechaun. C’était avec un roman, écrit la nuit, toutes les nuits, pendant 6 mois. Un roman sur fond du Dublin des années 2000, loin d’un livre de contes pour enfants. Mais toujours l’Irlande, bien sûr. 😉

Après l’écriture, j’ai travaillé la mise en page, me suis renseignée sur ce qu’exigeait une maison d’édition en plus du manuscrit. J’ai découvert qu’il y avait deux types de maisons d’édition : celles qui éditent « à compte d’éditeur », c’est à dire qui prennent tous les frais à leur charge. Et celles qui éditent « à compte d’auteur », c’est à dire celles pour lesquelles l’auteur (souvent novice) dépense quelques milliers d’euros pour prendre à sa charge les frais engendrés pas l’impression et autres coûts relatifs à la publication d’un livre.

Alors, publier oui, mais hors de question de le faire à tout prix. Je choisissais alors de passer par une maison d’édition « à compte d’éditeur ». Ça réduit tout de suite le champ des possibles, je vous l’assure ! 😉 J’ai donc passé des heures, des jours, des nuits, des semaines, à rechercher les maisons d’édition de ce genre, dont la ligne éditoriale pouvait correspondre à mon roman. J’ai envoyé mon manuscrit à une vingtaine d’entre elles, en prenant soin à chaque fois de personnaliser mon envoi.

J’ai reçu 7 réponses. Négatives, la plupart me disant, poliment, qu’elles n’acceptaient plus de manuscrits car leur planning d’édition était plein pour les deux années à venir.

Après 8 mois de recherche, j’ai capitulé. C’était il y a plus de trois ans. L’échec m’a fait vouloir oublier ce livre, qui ne sera jamais autre qu’un document Word dans mon ordinateur, et qui n’a donc jamais été lu, par quiconque.

L’échec m’a fait vouloir oublier l’idée d’un jour publier un livre, raconter des histoires, ne pensant pas « être à la hauteur ». Et j’ai arrêté d’écrire.

Comment un article de blog a tout changé

En 2020, j’ai créé ce blog, Raconte-moi l’Irlande, un moyen pour moi de partager l’Irlande, d’une manière que j’aimais, par l’écriture. Chaque semaine, je publiais un article. Sans m’en apercevoir, ce blog m’obligeait à une régularité et à une discipline dans l’écriture.

Et puis, Séamus est arrivé. Sans vraiment savoir si ça plairait aux lecteurs, j’ai risqué imaginer et proposer un conte alliant la magie de l’Irlande, avec celle de Noël. Un leprechaun qui rêvait de rencontrer le Père-Noël. Un article de blog pour Noël 2020, qui n’avait certainement pas été pensé pour autre chose.

Mais Séamus était créé, et début 2021, il se mettait à taper à la porte de mon esprit, de plus en plus souvent, me suggérant qu’il avait bien d’autres aventures à vivre, que le blog ne saurait lui offrir.

Un facteur essentiel à mon cheminement : dans un contexte covidien pesant, je ne voulais pas attendre, je ressentais comme une urgence d’offrir du rêve et de l’évasion aux enfants d’aujourd’hui. Il fallait donc que ce livre sorte au plus vite. Et suite à mon expérience précédente, l’option de l’édition « classique » via les maisons d’édition n’était donc plus une option pour moi.

Surtout, j’avais décidé que cette fois-ci, ce livre serait lu, par la porte ou par la fenêtre. Même si ce devait être uniquement par une poignée d’amis (qui n’ont à ce jour d’ailleurs jamais lu mon premier roman).

J’éditerais donc ce livre moi-même, grâce aux moyens que le 21ème siècle permet. Les Aventures de Séamus le Leprechaun serait donc un livre auto-édité.

Les différentes options de l’auto-édition

Sans rentrer dans les détails, et sans être experte, voici les différentes options possibles lorsque l’on parle d’auto-édition pour la vente de livres :

Publier un livre numérique

A mon sens, l’option la plus simple (qui ne veut pour autant pas dire simple 😉 ). Pour simplifier à l’extrême, il s’agit de télécharger le fichier de son manuscrit sur une plateforme de distribution ou un site personnel. Un livre entièrement dématérialisé, qui se lit sur écran. Aucun investissement conséquent requis.

Publier un livre papier en passant par un imprimeur.

Il offre le choix de l’impression, qu’on sélectionne en fonction de ses critères, de qualité d’impression, de prix, de délais, de logistique.

Un imprimeur n’est cependant pas un distributeur. Il matérialise un fichier informatique en un objet physique, palpable. Par ce choix, l’auteur maîtrise les critères d’impression, et investit quelques milliers d’euros pour imprimer les exemplaires qu’il estime pouvoir vendre. L’auteur les stocke chez lui (frais de livraison entre l’imprimeur et chez lui à prendre en compte, car l’imprimeur choisi peut parfois être à des milliers de kilomètres 😉 ), puis s’occupe de les expédier un par un, à chaque vente. A lui de faire en sorte de vendre un maximum d’exemplaires imprimés, pour entrer dans ses frais d’impression, et retrouver également de la place dans son salon. 😉 L’avantage de cette option, c’est qu’une fois les frais d’impression et d’envoi absorbés, il n’y a pas d’intéremédiaire, et les bénéfices des ventes sont immédiats et maximaux.

J’inclus par « imprimeur » également les nouvelles plateformes qui permettent d’imprimer les livres à la demande, mais qui ne les distribuent pas, ce qui induit là-aussi que c’est à l’auteur de supporter les frais annexes, de faire livrer les livres imprimés chez lui, et de s’organiser pour facturer et expédier chaque commande.

Publier un livre papier en passant par des plateformes de distribution, type Fnac ou Amazon

Il s’agit ici de ce qu’on appelle l’auto-édition en impression à la demande. Après avoir télécharger les fichiers sur la plateforme choisie, le livre y est disponible à la vente. Les livres sont imprimés à chaque commande passée, et non au préalable. La plateforme s’occupe de l’impression, et de la distribution, c’est à dire de l’expédition physique des livres et ne demande pas d’avance d’argent de la part de l’auteur. Ici, l’auteur n’a pas le choix de l’imprimeur et ses critères d’impression sont limités à ce que la plateforme propose.

Mon choix d’auto-édition (et de distribution)

Après avoir décidé de l’auto-édition, j’ai beaucoup réfléchi à la manière dont proposer ce premier livre imprimé. Une évidence : pour moi, un livre pour enfants ne pouvait être qu’un livre imprimé, hors de question de le proposer en numérique.

Deux critères primoridaux : le temps, et l’argent.

Pour le premier, une fois l’écriture finie, je voulais le proposer au plus vite.

Pour l’argent, c’était clair : je n’avais pas de budget à y consacrer. Certainement pas quelques milliers d’Euros en tout cas, ça, c’est certain. Pas le temps de mettre en place une cagnotte participative non plus, sans garantie de réussite ni d’intérêt du public pour un livre de contes dédié à l’Irlande.

Ce que j’ai découvert en tout cas, c’est que, tel un artisan, j’ai aimé m’occuper de toutes les étapes de la fabrication de ce premier livre, et que j’ai découvert tout un univers, celui de l’édition, même si je n’en suis pas professionnelle, loin de là. J’ai même appris des mots (« fond perdu » par exemple), et acquis de bien nombreuses compétences (aplatir les transparences, vous savez ce que c’est ? 😉 ).

Et puis, auto-édition ne veut pas dire que j’ai tout fait toute seule. Ce livre est tout de même passé entre les mains d’experts, de professionnels, indépendants. 😉

Le choix d’Amazon dans un premier temps

Très vite, mes recherches en fonction de mes critères m’ont menée vers Amazon : pas d’avance d’argent, processus de publication relativement simple (le plus simple que j’ai trouvé à ce jour, beaucoup plus simple que la Fnac à l’heure où je rédige ces mots). Amazon se charge de l’impression, mais aussi de la facturation, de la distribution, de l’expédition. Le tout de manière automatisée, sans intervention de l’auteur. Et puis, critère non négligeable, cette plateforme étant ce qu’elle est, mon livre dispose d’une visibilité étendue, un canal de distribution inévitable aujourd’hui, y compris pour les maisons d’édition traditionnelles.

La Fnac est assez simple pour proposer des livres numériques, beaucoup plus compliquée pour ce qui est des livres papier. J’aurais aimé le proposer avec eux, je creuserai sans doute la piste, mais à ce jour, cela m’aurait demandé beaucoup plus de temps et de démarches pour le proposer via cette plateforme, mais surtout, selon les conditions FNAC actuelles, je perds de l’argent si je vends mon livre via la FNAC (c’est à dire que ça me coûte plus que ça ne me rapporte).

J’aimerais le proposer directement sur le blog, mais cela demande une toute autre structure, m’informer sur le côté juridique, ce qui est légal, ce qui ne l’est pas, les moyens de paiement, etc. Un investissement financier également, pour le prestataire de boutique en ligne que cela suppose. De plus, cela induit que c’est à moi de gérer la logistique, les envois de livres, et d’ajouter au prix de vente des frais de port qui à ce jour pour ce livre, à titre d’exemple, sont de 7 euros vers la France, selon les tarifs en vigueur de la poste irlandaise. Frais de port bien plus importants que sur Amazon. Je ne suis pas certaine que ça persuade beaucoup de gens d’acheter mon livre par moi directement. 😉

Enfin, j’ai moi-même été surprise de découvrir qu’Amazon reversaient aux auteurs bien plus que ce qui se fait en règle générale, ailleurs. Cette plateforme reverse 60% du prix de vente HT à l’auteur, ce à quoi il faut déduire les frais fixes d’impression sur chaque vente (2.40eur pour mon livre), à la charge de l’auteur. Tout de même, et contrairement à ce que je pensais, le bénéfice net pour l’auteur reste supérieur à la norme habituelle (environs 5-10% du prix de vente HT chez une maison d’édition, 40% pour la Fnac).

Je sais que par ce choix d’Amazon, je me prive de lecteurs, qui refusent d’acheter sur cette plateforme. Je le comprends, et je l’accepte. Mais par ce choix, je m’offre surtout la possibilité dêtre lue, que ce livre soit lu, avec les critères qui sont les miens, et que j’ai exposés précédemment.

Je suis bien sûr totalement ouverte à toutes les suggestions, solutions, alternatives à ce choix qui entreraient dans mes critères. N’hésitez pas à m’en faire part via le formulaire de contact de ce blog.

Ces lignes non pour me justifier de mon choix tout à fait assumé, mais pour expliquer la réalité à laquelle je me suis trouvée confrontée en voulant publier ce livre, et le cheminement qui m’a menée à ce choix. 🙂

Je vous tiendrai informés de l’évolution (ou non) de ce choix bien entendu.