Dormir dans un phare en Irlande, un rêve partagé par de nombreuses personnes il me semble. Moi-même très intéressée par les phares irlandais, intérêt qui m’amène parfois à provoquer des vadrouilles dans l’unique but d’y inclure un de ces phares, d’y pénétrer ou d’en rencontrer ses gardiens, c’est un sujet que j’ai étudié en profondeur. Je me suis dit que ce serait donc une bonne idée de partager le fruit de mes recherches dans un nouvel article, que ça intéresserait sans doute d’autres aventuriers romantiques qui rêvent de passer une nuit dans un phare en Irlande. Si j’ai pour ligne de conduite sur ce blog de n’écrire que sur des sujets que je maîtrise ou que j’ai expérimentés, je n’ai cependant jamais dormi dans un phare en Irlande. Je vous dévoilerai pourquoi plus loin dans cet article. Mais je pense que mon intérêt et mes connaissances sur le sujet me permettent d’être légitime pour écrire et partager à ce propos, ici. 😉 Vous me faites confiance ? C’est parti !
Bon à savoir avant de dormir dans un phare en Irlande
Avant de se jeter tête la première dans la recherche d’un phare irlandais dans lequel dormir, un minimum de préparation et de recherche s’imposent. Ca tombe bien, vous êtes au bon endroit ! 🙂
Dormir dans un phare, on entend le plus souvent dormir dans la tour du phare, n’est-ce pas ? En Irlande, c’est chose rare en réalité, et la plupart du temps, on dort dans les maisons ou les cottages qui abritaient les gardiens de phares et leurs familles, dans les alentours de la tour, le phare en lui-même n’étant pas du tout adapté à loger qui que ce soit. A ma connaissance, à ce jour, seuls 2 phares en Irlande offrent l’expérience de pouvoir dormir dans la tour : l’un des phares de Wicklow Head, mais celui-ci se trouve inland, dans les terres, donc moins romantique, et le phare offshore de Clare Island. En réalité, on parle en fait de dormir dans un ensemble de bâtiments autour d’un phare, plutôt que dans le phare lui même. L’accès au phare n’est pas libre (surtout s’il n’est pas décomissionné, c’est à dire toujours actif) et l’intendant en charge de l’hébergement peut vous permettre d’y accéder à votre arrivée, mais cela est à son bon vouloir.
Ensuite, il sera question de la localisation. Dormir dans un phare en Irlande impliquera bien souvent être isolé et loin de tout commerce, de tout pub. L’isolement est d’ailleurs un facteur bien souvent recherché et condition liée par nature à ce genre d’édifice. Un véhicule sera donc nécessaire, ainsi qu’une logistique bien organisée : si vous optez pour l’option « gîte », il faudra penser à prévoir de quoi vous restaurer, au moins pour le petit déjeuner. Et si vous optez pour un phare offshore, c’est-à-dire sur une île, en mer, au large des côtes de la grande île d’Irlande, cela impliquera une traversée en bateau, un billet de ferry à réserver, par exemple. Et peut-être même prévoir de devoir manger au pub ou restaurant local, faute de supérette sur l’île. Je vous rassure, la majorité des phares irlandais qui proposent un hébergement touristique sont sur l’île principale. 🙂
Quand on rêve de dormir dans un phare, c’est aussi pour la vue. La « vue mer », la vue sur l’océan. En Irlande, beaucoup de phares qui jalonnent les côtes de l’île sont entourés par un haut mur d’enceinte qui abrite non seulement le phare, mais aussi les cottages qui logeaient autrefois les gardiens de phares et leurs familles. Ce peut être des cottages de plain-pied, même si la plupart avaient les chambres à l’étage. Cependant, du fait du mur d’enceinte ou selon la construction et l’orientation du bâtiment, depuis l’intérieur du logement, vous n’aurez pas forcément de vue dégagée, ou vous pourrez être en retrait par rapport à la ligne de côte directe. Pour avoir une vue sur mer dégagée, il faudra parfois en profiter depuis l’extérieur. Si la vue est un élément important dans votre envie de dormir dans un phare en Irlande, il faudra donc bien étudier le choix du phare avant de réserver, quitte à envoyer un petit mail pour se renseigner avant la réservation. 😉
Ensuite, vous vous en doutez, pour la réservation, il faudra en général vous y prendre longtemps à l’avance, notamment pour la haute saison (mars-septembre) et pour les phares les plus prisés. Longtemps à l’avance, ça peut vouloir dire à minima 10 mois avant la date qui vous intéresse. Pour la basse saison, vous aurez beaucoup plus de disponibilité à une moindre échéance, mais certains de ces phares ferment leurs portes aux touristes sur la saison d’hiver. Dans tous les cas, contactez le gérant de l’hébergement : vous n’êtes pas à l’abri d’une annulation qui vous serait bénéfique ! 😉
Enfin, ces phares irlandais dans lesquels on peut passer la nuit ne sont pas tous en activité. Certains ont été décommissionés, mais pour d’autres, vous pourrez vivre la magie de vous positionner au pied du phare en pleine nuit, et d’observer le cirque de son faisceau lumineux au-dessus de votre tête. Un spectacle que j’ai eu la chance de vivre et que je souhaite à tous les amoureux des phares !
Quel budget pour dormir dans un phare en Irlande ?
Le budget pour dormir dans un phare irlandais est à la hauteur de ce type d’hébergement d’exception. On paye l’expérience, plus que le confort ou le luxe intérieur, qu’on ne recherche par forcément d’ailleurs avec ce type d’hébergement touristique.
En Irlande, on trouve deux façons de profiter d’un phare pour y dormir : soit on loue le logement entier, pour soi, comme un gîte (« self-catering »), soit on paye une chambre avec petit déjeuner, à la nuitée, façon hôtel ou bed and breakfast.
La plupart de ces logements d’exception proposent des réservations pour un minimum de 2 ou plusieurs nuits.
En basse saison, on peut louer un cottage de gardien de phare avec une ou deux chambre(s) pour un peu plus de 200 Euro la nuit et on sera ici dans les prix de base.
En haute saison, les prix peuvent s’envoler : plusieurs centaines d’Euros la nuit, y compris pour la version B&B. Je le répète souvent : l’exceptionnel (et la rareté) ont un prix. 😉
Les phares irlandais dans lesquels on peut dormir
Les phares irlandais dans lesquels on peut dormir sont répertoriés sur deux sites web.
- Les premiers font partie des Great Lighthouses gérés par les Comissioners of Irishlights en charge de la gestion de la majorité des phares d’Irlande. A l’orgine, les Great lighthouses ne regroupaient justement que les phares autour de l’île dans lesquels on pouvait dormir. Depuis quelques années cependant, des phares que l’on peut visiter mais ne proposant pas l’hébergement ont été intégrés à ce regroupement, tels que Hook Head dans le comté de Wexford ou le phare de Ballycotton dans le comté de Cork, par exemple.
Les phares des Great Lighthouses qui proposent l’hébergement sont donc :
Wicklow Head (comté de Wicklow, Rép. d’Irlande)
Galley Head (comté de Cork, Rép. d’Irlande)
Loop Head (comté de Clare, Rép. d’Irlande)
Clare Island (comte de Mayo, Rép. d’Irlande)
St John’s Point (comté de Donegal, Rép. d’Irlande)
Fanad Head (comté de Donegal, Rép. d’Irlande)
Blackhead (comté d’Antrim, Irlande du Nord)
St John’s Point (comté de Down, Irlande du Nord – A ne pas confondre avec celui de Donegal)
- L’autre site qui répertorie des phares d’Irlande transformés en hébergements touristiques est celui du groupement à but non lucratif de Irish Landmark Trust qui propose de séjourner dans des hébergements restorés de type gîte (self-catering) qui vont du château à l’ancienne école, en passant par quelques phares. Pour les phares de Irish Landmark Trust, ils s’agit en fait des mêmes que les Great Lighthouses cités ci-dessus, à l’exception de Clare Island et Fanad Head.
Bonus : l’hébergement touristique d’exception du phare de Clare island est en vente depuis janvier 2023. Le promoteur en charge de sa vente à eu la bonne idée de faire une video pour aider à la vente, je vous en fais profiter 😉 :
Pourquoi je n’ai jamais dormi dans un phare irlandais
Je crois être une grande rêveuse, et mes rêves, je les chéris. Plus que les chérir, je tiens à les réaliser, c’est d’ailleurs pour moi un moteur qui me fait avancer depuis toujours. Les réaliser, oui, mais pas à moitié, pas n’importe comment. Je rêve depuis l’adolescence de dormir dans un phare. Une phare en pleine mer, dans une tour construite pour résister aux déferlentes de l’Atlantique, m’y savoir à la fois vulnérable et prisonnière mais pourtant en sécurité dans cet exploit d’ingénieurie construit par des hommes qui y ont sans doute perdue leur vie. Des phares comme ça, où l’on peut dormir, vous savez quoi ? C’est aussi commun que les citronniers dans le Connemara ! En Europe, et à ma connaissance, il n’y en a qu’un seul et il se trouve au large des côtes allemandes. En Irlande, celui qui me fait évidemment rêver, celui qui fait rêver tous les amoureux des phares, c’est le Fastnet (j’en parle dans mon podcast sur les phares d’Irlande). Je doute qu’un jour il soit transformé en hébergement touristique, mais ma nature de grande rêveuse me laisse espérer ! 😉
En attendant, le seul qui me fasse de l’oeil de temps en temps, c’est le phare à flan de falaises de Clare Island, qui propose une chambre dans sa petite tour. Mais c’est une petite tour, pas très haute, sur la terre ferme et à l’intérieur d’un mur d’enceinte, et il est décommissioné depuis longtemps. Oui, mais Clare Island c’est une île, donc techniquement on parle bien d’un phare offshore, et celui-ci est isolé, loin du port et se trouve en haut de falaises de plus de 100m de haut. Suis-je prête à compromettre l’exigence d’un rêve d’ado pour y dormir ? Non, toujours pas (même après avoir visionné la vidéo partagée ci-dessus des dizaines de fois). Je préfère continuer à garder ce rêve inaccessible plutôt que d’y toucher à moitié. Dormir dans un phare est en réalité l’un de mes derniers rêves de jeunesse que je n’ai pas réalisé. C’est chouette aussi de les garder inaccessibles, ces rêves, parfois. 😉
Et vous, dormir dans un phare en Irlande ?… Je vous invite à partager dans les commentaires ci-dessous vos rêves ou expériences de nuit dans un phare irlandais. 🙂
Excellent, ce doit vraiment être intense quand le temps n’est pas clément.
Reportage très intéressant , merci Aurélie de vos, précieux conseils