Voici un conte de Noël irlandais tout droit sorti de mon imagination, écrit pour mêler à la fois la magie de l’Irlande, et celle de Noël. Ceci est le troisième et dernier volet d’une histoire commencée dans cette première publication. La deuxième partie qui précède celle qui suit se trouve ici.
(…) Séamus, qui savait qu’il n’avait rien à craindre puisque les Grands Êtres ne pouvaient le voir, attendit avec inquiétude tout de même que la porte s’ouvrît. A la lueur des étoiles qui scintillaient dans cette nuit glaciale de décembre, Séamus vit apparaître dans l’entrebâillement de la porte, une paire de bottes si usée, qu’elle avait dû faire cent fois le tour de la Terre ! Lui dont le métier était de fabriquer de belles chaussures, fût horrifié par cette vision soudaine ! Nul doute que leur propriétaire était un cambrioleur qui arpentait les campagnes à la recherche d’un butin bien caché ! La paire de bottes pénétra bientôt dans la maison, ainsi que le reste de leur propriétaire. Et Séamus vit apparaître… Un vieil homme à la barbe blanche, tout vêtu de rouge.
Mais oui ! Vous l’avez deviné, bien sûr ! Il s’agissait… du Père-Noël !
Séamus, toujours tapi dans l’ombre du stock de tourbe, n’en croyait pas ses yeux ! Mais enfin ? Depuis quand le Père-Noël entrait dans les maisons par la porte d’entrée ? Et lui qu’on sommait de la plus grande discrétion, que lui prenait-il ce soir de faire tant de vacarme, qui aurait réveillé même le plus sourd des vieux chiens ?! Il allait sans aucun doute ruiner le Noël de cette pauvre famille, en les réveillant d’ici peu, et quelle ne serait pas leur surprise de découvrir le Père-Noël en flagrant délit de livraison de cadeaux ! C’était affreux ! Il fallait que Séamus intervienne pour sauver le Noël de cette famille d’Humains !
– Pssst ! Pssst ! Père-Noël !
Le Père-Noël se retourna, surpris. C’est que c’était bien inhabituel pour lui, qu’on le dérangeât pendant une livraison. Ça n’était à vrai dire jamais arrivé jusqu’à présent. Mais il avait beau regarder partout autour de lui, il ne voyait rien.
– Pssst ! Père-Noël ! Par-là ! Près de la cheminée, le tas de tourbe…
Le vieil homme s’approcha de la cheminée, puis s’agenouilla. Rien.
– Qui me parle ? interrogea-t-il.
– C’est moi, Séamus ! Regardez de plus près, approchez-vous… Je suis tout petit.
Le Père-Noêl s’exécuta. Quand il fût suffisamment proche de là où était caché Séamus, quelle ne fût pas sa surprise, de découvrir un petit être, tout petit, aux souliers si immaculés qu’ils brillaient dans la nuit !
– Mais ma parole ! Ne serais-tu pas un leprechaun ? S’extasia le Père-Noël.
– Si ! Si ! Mais chut ! Vous allez réveiller les Grands Êtres qui dorment !
– Oh ! Oh ! Oh ! Pouffa le Père-Noël ! Aucun risque ! Ils dorment bien profondément, grâce à la poussière d’étoiles que je disperse dans le ciel, en passant avec mon traineau ! Cela les plonge dans un profond sommeil pour toute la nuit, et je suis tranquille pour faire ma tournée !
– Mais dites-moi, Père-Noël, pourquoi n’êtes-vous pas passé par la cheminée ?
– Oh ! Oh ! Oh ! Cela fait bien longtemps que j’entre dans les maisons par la porte ! La cheminée, c’était bien pendant mon jeune temps ! Désormais, je trouve ça bien plus pratique de passer par la porte, surtout lorsque j’ai les bras chargés de cadeaux comme pour cette maison ! Et toi, que fais-tu là ? Je n’ai jamais vu de leprechaun de ma vie… Je croyais même qu’ils n’existaient pas, puisque tout le monde en parle, mais que personne n’en a jamais vu…
– Bien sûr qu’on existe ! Et vous alors ? Personne ne vous a jamais vu non plus, et pourtant, vous êtes bien réel !
– C’est vrai, acquiesça le Père-Noël, un peu pantois. Alors, dis-moi Leprechaun, que fais-tu là en cette nuit de Noël?
– Je suis venu pour vous rencontrer, puisque depuis 853 ans, je vous écris, et que vous ne m’avez jamais répondu !
– Tu m’écris ? Mais enfin, je n’ai jamais reçu de courrier de ta part ! Je réponds à tout le monde, sans exception ! Je le saurais si j’avais reçu ton courrier, surtout venant de la part d’un leprechaun. C’est plutôt inhabituel !
– Eh bien, je vous écris depuis 853 ans, et tous les ans je prends soin de choisir la plus belle des feuilles de trèfles, pour vous écrire de ma plus belle plume.
– Le courrier que tu m’envoies, tu l’écris sur une feuille de trèfle ?
– Oui.
– Mais c’est donc ça ! Tous les ans, je reçois une feuille de trèfle ! Mais elles sont si petites, que je n’ai jamais pensé qu’il pouvait y être écrit quoi que ce soit dessus !
– Alors elles vous sont tout de même parvenues ?
– Evidemment ! Confirma le Père-Noël. Je les attendais même avec impatience, tous les ans ! Mais je ne savais pas que ces feuilles de trèfle étaient des lettres au Père-Noël !
Séamus se sentit soulagé. Il avait enfin la réponse à ce mystère, et comprenait enfin pourquoi le Père-Noël ne lui avait jamais déposé de cadeau : simplement parce qu’il n’avait jamais lu ses lettres !
– Dis-moi, Leprechaun, puisque tu es là, veux-tu bien m’aider à disposer les cadeaux autour de la cheminée pour cette famille ? Et si tu le souhaites, tu peux m’accompagner pour finir la tournée, ton aide me sera précieuse ! C’est que j’ai pris un peu de retard en papotant ici avec toi !
Ravi, Séamus accepta avec un plaisir infini la proposition du Père-Noël, qu’il n’aurait jamais imaginée, pas même dans ses rêves les plus fous ! Il passa donc une nuit de Noël magique, à survoler l’Irlande, qu’il découvrait pour la première fois depuis le ciel. Quel spectacle magnifique ! Les collines qui lui étaient habituellement si géantes, paraissaient tellement minuscules depuis le traineau du Père-Noël !
Lorsque la tournée d’Irlande fût achevée, le Père-Noël déposa Séamus au pied de son rocher.
– Désormais, je sais où tu habites, confia-t-il à Séamus avant de s’envoler vers d’autres pays, et je prendrai soin de me munir de toutes mes loupes la prochaine fois que je reçois une feuille de trèfle par la poste !
Une année s’écoula, et Séamus envoya pour la 854ème fois, sa lettre au Père-Noël, rédigée comme à son habitude de sa plus belle plume, sur le plus beau trèfle qu’il avait trouvé.
Le soir de Noël, il prit soin de déposer devant sa porte, une paire de bottes toutes neuves, qu’il avait fabriquées entre ses commandes de souliers pour fées. Il y avait mis du temps, du talent et du cœur, et renouvela ce geste pour tous les Noëls qui suivirent, ce qui, vous le comprenez, changea la vie du Père-Noël.
Vous venez de découvrir le dénouement de ce conte de Noël irlandais imaginé par mes soins, Séamus et le Père-Noël.
Ça vous a plu ? Sachez que suite à cette première aventure, Séamus a eu envie d’en vivre 11 autres, remplies d’Irlande. Retrouvez-le dans mon premier livre, Les Aventures de Séamus le Leprechaun, disponible ici.
Et pour en découvrir davantage sur sa genèse, et le contenu de ce livre, c’est par ici ! 😉
Bien sûr, partagez ce conte avec petits et grands rêveurs d’Irlande… et de Noël ! 😉
PS : Depuis l’Irlande, Séamus se joint à moi pour vous souhaiter un Joyeux Noël ! 🙂
Tellement joli ce conte. Ta fille a de la chance d’avoir une maman si inventive.
Continue à nous enchanter.
Joyeux Noël à toi, à ta fille et à tous ceux qui auront aimé cette histoire.
Merci ! 🙂 Et joyeux Noël à toi aussi. 🙂
C’est vraiment un très beau conte.. Et je prendrai un grand plaisir à en lire un prochain…. Merci pour ce petit moment d évasion…
Merci Mélina, vraiment. 🙂
Merci pour ce joli conte que tu viens de nous offrir. J’aime beaucoup
Merci ! 🙂
Je revis un deuxième Noël en ce début janvier ! 🙂 N’ayant pas eu le temps de lire, fin décembre, la suite de ton adorable conte, chère Aurélie ! Continue à nous enchanter ! J’y ai retrouvé mon âme d’enfant avec bonheur. Je vais en parler au Leprechaun qui vit sur la lande, sous les branches de fushias que j’ai coupées à l’automne. Il va être ravi ! Sinon, au prochain Noël, j’ajouterai au whiskey, scones et beurre laissés à l’attention du Père Noël, une petite boite de cirage couleur rousse pour ses nouvelles bottes ! Et, bien sûr, une petite brosse en poils de blaireau trouvés accrochés aux mousses et aux trèfles :). Belle et bonne année, riche en joies et en inspiration pour notre plus grand plaisir, ainsi qu’à ceux que tu aimes.
J’espère que le leprechaun de chez toi appréciera l’histoire de Séamus! 😉 Ravie que ça t’ait plu en premier lieu, et merci pour tes conseils et encouragements. 🙂