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Ces sujets de conversation à éviter en Irlande

Sujet Conversation pub irlande

Quand je suis arrivée pour la première fois en Irlande, assoiffée que j’étais d’obtenir les réponses à mes questions que les livres n’arrivaient pas à me fournir, je me réjouissais ! J’allais enfin pouvoir avoir des conversations et aborder tous ces sujets, poser toutes ces questions aux Irlandais que je rencontrerais au pub, et même à ma famille d’accueil ! Je n’avais aucun doute. Et c’est ce que je fis.

Pendant des semaines, j’écumai les pubs du village, et je posais mes questions à John, Paddy ou Mary dès que nous avions conversé et plaisanté suffisamment. Pour certains, je m’y aventurais dès la première rencontre quand je pensais que la porte était ouverte aux questions, pour d’autres, après avoir passé plusieurs soirées à partager des tournées de Guinness. Questions et sujets aussi abordés avec ma famille d’accueil quand j’avais eu gagné suffisamment d’anglais, et que je me sentais déjà un peu adoptée dans ce foyer chaleureux.

Combien de réponses ai-je eu ? Aucune. Aucune, si ce n’est quelque chose que je commençais à percevoir sans pour autant le comprendre à l’époque : En Irlande, il y a des sujets tabous, des sujets dont on ne parle pas.

Et puis, au fil des années à vivre ici, j’ai compris. J’ai compris ces règles sociales qui ne sont écrites nulle part.

En effet, il y en a un certain nombre, de sujets à éviter quand on arrive en Irlande. Je parle ici de sujets de conversation à ne pas aborder en public, notamment au pub, mais aussi dans n’importe quelles circonstances de la vie sociale, publique.

Sans surprise, ils tournent principalement autour de la politique, et de la religion.

Ici, je vais vous parler de ceux que j’appelle « les sujets taboos » à n’aborder dans aucune circonstance si vous voulez que votre expérience irlandaise se passe bien, mais aussi de choses moins évidentes, notamment en ce qui concerne la vie au pub. Ça peut peut-être vous sembler étrange, mais le pub est le lieu de vie sociale en Irlande, on y va pour se divertir, et outre les « sujets tabous » que je vais évoquer ci-dessous, il y a quelques autres choses à ne pas mentionner quand on va prendre un verre au pub.

1La guerre civile en Irlande du Nord (1968-1998)

On ne parle d’ailleurs pas de guerre civile en Irlande. Cela reflète aussi, je trouve, ce côté tabou, ne pas dire clairement de quoi il s’agit. Pour parler de cette époque « trouble » qui a affecté aussi bien l’Irlande du Nord que la République d’Irlande, on parle « des Troubles » (« Troubles » en Anglais, toujours avec une majuscule, même écriture qu’en Français mais prononciation différente).

C’est LE grand sujet dont il ne faut surtout pas parler en Irlande.

Quand je suis arrivée en Irlande, ce que je n’avais pas compris, c’est que les accords de paix avaient été signé 5 ans avant, en 1998. 5 ans, seulement ! Ça veut dire que 5 ans avant mon arrivée, les bombes sautaient encore, la peur était chevillée au corps de tous les nord irlandais, et même jusqu’à Dublin.

Aujourd’hui encore, une génération après la « fin » officielle de cette guerre civile, il faut garder en tête que la plupart des Irlandais que vous rencontrerez ont vécu au rythme des journaux télévisés qui annonçaient de tragiques évènements, et ce, pendant 30 ans.

Ne pas parler publiquement des Troubles, cela signifie ne pas évoquer des personnes ou évènements médiatisés dont vous avez pu entendre parler : la grève de la faim de Bobby Sand, ou le Bloody Sunday de 1972 par exemple, bien sûr… Et donc, ne pas y faire référence avec la fameuse chanson de U2 (choisissez d’autres chansons quand on vous demandera de pousser la chansonnette au pub 😉 ).

Je sais que c’est tentant, et nous sommes beaucoup à être tombés dans le piège. J’en fais partie, et c’est pour ça que je peux vous en parler aujourd’hui. 😉

En République d’Irlande, on parle souvent de « The North », comme un pays étranger, là où il se passait des choses qui ne nous concernaient pas ou dont on ne voulait pas entendre parler. En Irlande du Nord, c’est évidemment encore un sujet dont on ne parle surtout pas. Les deux communautés catholiques et protestantes cohabitent, mais partagent encore finalement bien peu.

Il en est question dans la série Derry Girls. Cette série qui aborde frontalement la guerre civile dans les années 90, et bien d’autres tabous irlandais, a aujourd’hui un succès fou, et pas seulement en Irlande. Mais elle n’aurait pas pu exister il y a encore 10 ans, ça, c’est certain.

Cela montre cependant que le temps fait les choses, et que les Irlandais commencent à s’ouvrir un peu sur le sujet. Je le dis cependant dans l’article que j’ai écrit sur Derry Girls : à ce jour, et malgré le succès du programme télé en Irlande, je n’en ai pas encore entendu parler au pub. Donc évitez ce programme télé également comme sujet de conversation avec Paddy qui viendra de vous offrir une pinte dans ce petit pub sympa du Kerry. 😉

2- La réunification de l’Irlande

Le Brexit pourrait vous donner encore plus envie d’aborder ce sujet houleux avec des Irlandais, et s’il est vrai que ce dernier est un sujet d’actualité majeur pour l’avenir de l’Irlande, je vous déconseille très, très fortement, d’aller sur ce terrain de « la réunification » en conversant avec des Irlandais, en Irlande.

Pour revenir à mes premiers mois en Irlande dont je vous parlais plus tôt, naïve et innocente, j’avais une vision très arrêtée de la situation de l’indépendance ou non de l’Irlande du Nord vis-à-vis du Royaume-Uni et de la réunification des deux Irlande. C’était le regard d’une jeune adulte de 20 ans, mais aussi celui d’une étrangère. Je voyais tout en noir et blanc, sans nuance. La réalité est bien plus complexe que cela.

Tout comme le sujet précédent, la réunification de l’Irlande, qui est d’ailleurs étroitement liée aux Troubles d’Irlande du Nord, est un sujet qui divise. D’ailleurs, si l’on parle de réunification de l’Irlande, c’est en général qu’on a un point de vue plutôt « irlandais », à savoir nationaliste, catholique, républicain. On peut même parler de « United Ireland » (Irlande unie) en opposition à « United Kingdom » (Royaume-Uni, dont fait partie l’Irlande du Nord). Parce que près de 50% des Irlandais du nord se sentent profondément britanniques, avant d’être irlandais. Et eux, n’ont aucune envie d’être unifiés à la République d’Irlande, puisqu’ils se sentent infiniment plus proches culturellement du Royaume-Uni.

Je ne vais pas entrer dans le vif du sujet ici, mais sachez simplement que ce sujet est à éviter absolument, que vous vous trouviez en face d’Irlandais de la République, ou d’Irlandais d’Irlande du nord. Tout comme le sujet précédent, il est préférable d’éviter les références à tout ceci, que ce soit en mentionnant des noms d’activistes célèbres comme Gerry Adams ou des œuvres artistiques qui y font référence.

Si vous voulez parler du Brexit, ne l’abordez pas autrement que par un aspect économique (les conséquences sur l’emploi en Irlande par exemple), pas politique. Mais de manière générale, le Brexit, c’est politique, et attendez plutôt que la personne en face de vous l’aborde, plutôt que de lancer le sujet vous-même. Surtout si vous venez de rencontrer cette personne ! 😉

3- L’IRA

En l’écrivant, j’ai presque l’impression d’écrire un gros mot… J’ai dû passer trop d’années en Irlande…

L’IRA (se prononce avec les lettres de l’acronyme en Anglais, « I.R.A. »), est un groupe paramilitaire fondé lors de la guerre d’indépendance de l’Irlande, au début du XXème siècle. L’organisation est restée active pendant près d’un siècle, avant de progressivement déposer les armes dans la première décennie des années 2000.

Quand on parle de l’IRA en Irlande, il est important de comprendre quelque chose : c’est une formation armée non officielle, qui a développé et déployé ses réseaux sur toute l’île, absolument toute l’île, pendant des décennies, jusqu’à récemment en déposant les armes. Cela veut dire des milliers d’Irlandais impliqués de près ou de loin. Beaucoup de pubs étaient impliqués aussi dans le blanchiment d’argent de l’IRA. A l’époque où l’IRA a déposé les armes, quelques « affaires » sur le sujet ont été médiatisées (si vous lisez l’Anglais, vous pouvez lire cet article de The Irish Times sur le sujet).

Certains villages de l’Irlande du Nord et de la République d’Irlande (surtout ceux du nord, plus proches de la frontière), étaient des bastions de l’IRA.

Elle n’est nulle part, elle n’est pas officielle, mais on pourrait faire une carte de l’Irlande des bastions de l’IRA, aujourd’hui encore. Ça ne se devine pas, ça ne s’apprend pas dans les livres.

Ce que j’aimerais que vous compreniez ici, c’est que lorsque vous rencontrez un Irlandais aujourd’hui, vous ne savez pas. Vous ne savez pas s’il a été un jour en lien avec l’IRA, à quel degré. La plupart des presque 6 millions d’Irlandais de l’île n’ont jamais eu aucun rapport avec cette organisation, bien sûr. Mais comme toutes les organisations paramilitaires, elle a fait partie de manière secrète de la vie du pays pendant des décennies, et ça en fait, encore aujourd’hui, un sujet tabou en Irlande.

4- Michael Collins, et tout ce qui réfère à la guerre d’indépendance de l’Irlande (1919-1921)

Bon, encore une fois : les Irlandais ne parlent pas publiquement de cette autre période de guerre en Irlande, elle aussi relativement récente. Et elle aussi liée aux sujets précédents (qui en découlent).

Je sais que le film au titre patronyme sur Michael Collins et le rôle qu’il a joué dans la guerre d’indépendance de l’Irlande face à la Couronne britannique l’a rendu célèbre en dehors de l’île d’Irlande. Et que vous aimeriez peut-être en discuter avec les Irlandais, mais là encore, c’est un non-sujet public.

Si le film est rediffusé régulièrement en Irlande, toujours avec le même succès, qu’il y a un vrai respect envers cet homme, c’est encore un sujet politique, et une personnalité politique, dont on ne parlera pas publiquement en Irlande. Parce que sujet trop sensible, qui divise, qui remue, et qu’on a déjà eu assez de conflits comme ça et que maintenant, on aimerait bien profiter de la paix, y compris ce soir, au pub !

Le film Le vent se lève (« The Wind that shakes the Barley« , de son titre original) se situe à cette époque. Et s’il a sans doute révélé Cillian Murphy sur la scène internationale bien avant Peacky Blinders, et s’il a décroché la palme d’Or à Cannes lors de sa sortie en 2006, c’est aussi un film qui parle de l’IRA pendant cette pleine guerre d’indépendance.

Si vous souhaitez parler de ce film, je vous conseille éventuellement de le faire avec une approche artistique (par exemple, parler de Cillian Murphy et dire à quel point vous l’aviez trouvé brillant dans ce film où vous l’aviez découvert), mais en aucun cas en y faisant référence de manière politique.

5- Evoquer les chansons nationalistes, les « rebel songs »

Parlez des Dubliners autant que vous le souhaitez, des Pogues, et de tous ces classiques irlandais si vous le souhaitez, mais surtout, surtout, n’entamez jamais ou ne mentionnez jamais de « rebel songs », ces chansons nationalistes qui prônent l’Irlande Unie, et sont très vindicatives sur l’Angleterre. Je n’ai pas besoin de vous expliquer pourquoi si vous avez lu ce qui précède. 😉

Il existe certains pubs cependant, assez rares, où ces chansons sont jouées. L’orientation politique de la population de ces pubs est donc assez claire. Alors dans ces cas-là, bien sûr, vous pourrez aborder ces chansons, voire même les chanter si vous en avez envie !

6- L’Eglise catholique, et la religion catholique

Croix celtique catholique irlande

Les scandales éclatent en Irlande ces dernières années. Les bouches se délient. Le pays change. Mais l’Eglise catholique a encore une influence très forte en Irlande. Par exemple, à ce jour, l’Eglise catholique contrôle encore 90 % des écoles publiques dans la République d’Irlande (source : Ministère de l’Education), même si la pression est de plus en plus forte pour que cela change.

Les rites religieux en Irlande sont encore très présents, et la religion catholique fait indéniablement partie de l’identité irlandaise. Et même si profondément, tout le monde n’a qu’une envie après (pendant ?) la messe, c’est d’aller au pub, on ne rira pas ouvertement de ces us et coutumes qui ont rythmé toutes les familles irlandaises depuis si longtemps.

D’ailleurs, l’Angelus est encore joué sur la chaîne télévisée publique nationale, tous les soirs, à 18h. Et c’est pour ça que les informations commencent à 18h01 ! 😉

Vous voudrez peut-être parler de ce film, The Magdalene Sisters (« les soeurs Madeleines »), qui parle de manière tragique des mères célibataires enfermées dans certains couvents irlandais et à qui on retirait les enfants à la naissance. C’était dans les années 60. C’était hier.

Si vous êtes tentés par aborder ce sujet, comme précédemment, gardez en tête que vous ne savez pas qui est l’Irlandais que vous avez face à vous. Peut-être fait-il parti de ces enfants qui ont été adoptés en Irlande à cette époque, ou peut-être une fille, une sœur, une voisine a été envoyeé dans ces institutions religieuses.

Ou peut-être, la personne à qui vous parlez est protestante, parce qu’il y a aussi des protestants en République d’Irlande.

De manière générale, on évitera de parler de religion en Irlande.

7- Deux sujets récemment légalisés en Irlande : le mariage gay et l’avortement

Ce sont des sujets généralement sensibles et qui suscitent des polémiques, et pas seulement en Irlande, j’en conviens. La raison pour laquelle je tiens à les inclure dans cet article, est simplement parce qu’ils ont été médiatisés en dehors des frontières de l’Irlande, et que ce sont donc peut-être des sujets que vous pourriez vouloir aborder (leur légalisation tout du moins), pour en avoir entendu parler.

Même si l’Irlande s’est beaucoup ouverte sur ces sujets, et en peu de temps finalement (impensable qu’ils fussent légalisés à l’époque où je suis arrivée en Irlande !), cela reste des sujets encore très sensibles, surtout en ce qui concerne l’avortement (l’influence de l’Eglise Catholique y est pour beaucoup), qui a été légalisé par referendum fin 2018 en République d’Irlande, et par le gouvernement fin 2019 en Irlande du Nord.

Lisez l’interview de Dawn, cette native de Belfast, qui a fait du droit à l’avortement en Irlande du Nord le combat de sa vie.

8- Le travail

Au pub. On ne parle tout simplement pas du travail au pub.

A une toute autre échelle, et dans une bien moindre mesure que les points cités précédemment. Mais parler du travail, du quotidien au travail, de son travail, des problèmes avec son boss, de la dose de travail insurmontable que vous avez, ou de la gestion catastrophique du personnel par les R.H, tout ça, clairement : on s’en fiche !

On vient au pub pour passer un bon moment, pour se divertir, pour discuter de choses plus légères. On n’a pas envie de vous entendre nous raconter votre vie ennuyeuse au travail, on y passe suffisamment de temps, alors une fois la porte du bureau fermée, c’est comme à Vegas : ce qui se passe au travail, reste au travail ! Ceci est valable y compris si vous sortez au pub entre collègues. 😉

Ça peut paraître un peu difficile, surtout si vous êtes Français et pour qui ce sujet est l’un des sujets récurrents des discussions sociales.

Bon, si vous tenez absolument à parler travail, vous pourrez parler des ragots, de qui couche avec qui, et de Sharon, votre manager, qui est bizarrement souvent malade le lundi matin… Tout ce qui pourra faire sourire votre auditoire, mais surtout, pas de choses ennuyeuses ! 😉

Qu’est-ce que je risque si j’aborde ces sujets publiquement en Irlande ?

Ce que vous risquez ? 10 ans de prison ferme ! Je plaisante, bien sûr ! 😉 Vous avez votre liberté d’expression, bien entendu. 🙂

Ce que vous risquez, c’est principalement de vous fermer les portes de discussions avec des Irlandais. Et d’obtenir tout l’inverse de ce que vous cherchiez initialement : leur compagnie, voire des éclaircissements sur ces sujets !

En général, les Irlandais n’aiment pas le conflit, la confrontation directe. Pour ça d’ailleurs qu’ils ont du mal à dire non. A la place, ils préféreront aller s’asseoir ailleurs, et discuter avec d’autres gens, aux conversations plus agréables, et moins polémiques.

Au pub notamment, on ne veut surtout pas de polémique, et si on monte le son, c’est pour chanter, ou rire à gorge déployée. Pas pour polémiquer. 😉

Si vous êtes là juste pour des vacances, ce n’est pas bien grave et il vous ne percevrez sans doute pas les conséquences et réactions. Mais si vous lisez cet article, c’est sans doute que vous avez envie d’entrer en contact avec des Irlandais, même si vous ne venez que pour des vacances, et même si vous avez deux mots d’anglais ! 😊 Sans doute d’ailleurs, vous ne vous aperceverez pas de tout cela.

Si vous venez d’arriver en Irlande cependant, expatrié depuis peu, ça pourrait être plus problématique. Cela pourrait tout simplement vous empêcher de vous intégrer, et de socialiser avec des Irlandais. On vous pardonnera bien sûr votre naïveté du début, et peut-être aurez-vous la chance de tomber sur un Irlandais suffisamment bienveillant pour vous dire, à voix basse et en aparté quand l’occasion se présentera :

– Ne parle pas de ça, ne parle surtout pas de ça ! 

Mais si ça devenait récurrent, vous seriez vite écarté du groupe avec lequel vous tentiez de nouer des liens plus durables.

Et si un Irlandais se met à me parler publiquement de l’un de ces « sujets à éviter » ?

Alors, très clairement, vous avez vraiment peu de chances qu’un Irlandais que vous venez de rencontrer ou que vous connaissez depuis peu aborde de lui-même, en public, ces sujets. Même un Irlandais que vous connaissez bien de toute manière. 😉

Si cela arrive, ce sera certainement dans ce contexte (personnellement expérimenté quelques fois au fil des années) : ce sera l’homme le plus alcoolisé du pub, il parlera très fort, et profitera d’avoir un étranger sous la main pour aborder ces sujets polémiques dont il ne peut parler publiquement avec ses compatriotes.

Observez les regards en coin et les chuchotements des autres clients du pub, et vous comprendrez vite que l’attitude de cet homme n’est absolument pas convenable, socialement parlant.

Plutôt que d’amener de l’eau à son moulin, jouez-la à l’irlandaise : buvez une gorgée de ce que vous avez sur la table, lancez des « mmm… » désintéressés, tournez la tête, trouvez l’excuse d’aller aux toilettes ou d’aller commander, ou même mettez-vous à parler Français entre vous si vous êtes plusieurs (super impoli en temps normal, mais il est des fois où c’est vital 😊) … Bref, montrez-vous désintéressé. 😉

Il y a de fortes chances pour que les autres clients du pub apprécient, et une fois débarrassé de l’homme en question, peut-être même engageront-ils la conversation avec vous (peut-être même certains d’entre eux seront venus à votre rescousse en lui disant de vous laisser tranquille 😉).

Mais en fait, de quoi puis-je parler avec les Irlandais ?

De tout ! Mais pas de ça. 😉 Pas de manière publique en tout cas.

Je vais vous donner un exemple très actuel. Vous le savez peut-être si vous me suivez dans ce blog, mais j’ai commencé un projet : celui d’interviewer des Irlandais de chaque comté de l’île d’Irlande, en 320 jours.

Je l’ai commencé il y a peu, et je vais vous dévoiler quelque chose : quasiment tous les Irlandais à qui je me suis adressée pour le moment avec qui j’aurais aimé pouvoir aborder de près ou de loin l’un de ces sujets, pour tous, ces sujets ont été un frein, voire la raison principale des refus. Certains m’ont clairement dit ouvertement qu’ils ne voulaient pas en parler, même de manière anonyme. D’autres, à la manière irlandaise, ne me l’ont pas dit ouvertement, mais j’ai compris. Je le savais en partant dans ce challenge, qui n’est surtout pas là pour mettre des coups de pied dans la fourmilière, et qui n’est pas là pour aborder ces sujets de manière systématique ni exclusive, pas du tout. Mais j’aimerais pouvoir en aborder certains, au moins une fois, tout de même.

Pour vous aider à savoir de quoi vous pouvez parler tranquillement ici en Irlande, et pour en apprendre toujours plus sur l’Irlande 😉, je suis en train d’écrire un document, que je mettrai à disposition via ce blog, prochainement. Plus précisément, il s’agit de 20 anecdotes sur les Irlandais pour alimenter vos discussions sur l’Irlande (c’est le titre 😉), mais en fait, ce sont autant de sujets dont vous pouvez parler librement avec les Irlandais !

Bien sûr, il y a des tas d’autres sujets dont on peut parler en Irlande, certains favoris, mais ça, ça fera sans doute l’objet d’un autre article futur ! 😉

Si vous avez trouvé cet article utile, et si vous souhaitez en voir davantage dans ce style, dites-le-moi en commentaires ci-dessous. 🙂

Posted in Culture, Coutumes, folklore et traditions, La vie en Irlande, Réflexions et observations

8 Comments

  1. Fabien

    En fait tout ce qui est politique ! Et c’est vrai qu’en France c’est l’un des sujets de discussion préféré d’où le décalage.

    Après ne pas se plaindre sauf avec humour. Et là encore une spécificité bien française…

    Par contre le côté un peu hypocrite des irlandais c’est d’écouter au pub des reprises de rebels songs bien alcoolisé vers minuit. En chantant mais pas en parlant donc !

    En privé il est possible d’évoquer ces sujets mais avec tact et après bien des semaines.

  2. Boffet

    Ouh là ! Les temps changent ! A peu près la moitié des sujets à éviter m’intéressent ! En 1980, je me souviens d’avoir acheté, dans un quartier de Dublin, quelques « souvenirs » de l’IRA étalés sur un trottoir, vendus par un gars qui était content de nous entendre soutenir la lutte pour la réunification de l’Irlande… c’était une époque bien… » romantique ! »

    • Aurélie Gohaud

      Je sais bien que ces sujets intéressent les curieux d’Irlande. C’est bien pour ça que je tenais à faire cet article. 😉 Pour le visiteur de passage, il ne s’apercevra sans doute pas qu’en abordant ces sujets, les réponses seront bien évasives et qu’en face on ne cherchera pas à alimenter la discussion, bien au contraire. 😉 Oui, l’Irlande change, le monde change! 🙂

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